linkclubformationsocial-linkedinetude
ConvictionsRH_Intelligence_Artificielle

Faire appel à l’Intelligence Artificielle étant synonyme d’infaillibilité, la tentation pourrait être grande de vouloir l’utiliser pour remplacer les centres de décisions.

Calcul, pilotage, opération chirurgicale… L'évolution rapide et constante de l’intelligence artificielle lui permettra très rapidement de sortir du cadre des réalisations basiques. Si les applications semblent sans fin et passionnantes il semble naturel de s'interroger sur les limites de cette technologie. L'IA, perçue comme infaillible ira t-elle jusqu’à remplacer les centres de décisions, les leaders, les managers ? Une telle technologie serait-elle vraiment la garantie de bénéficier toujours de bonnes directions ? Et surtout... est-ce réellement souhaitable ?

Avec le développement de l’Intelligence Artificielle de nombreuses tâches autrefois dédiées à l’homme vont pouvoir être prises en charge par des robots.  Ce constat qui est perçu comme effrayant ou inquiétant pour certains était autrefois contrebalancé par le fait que ce nouvel outil allait permettre aux humains de se décharger des tâches les plus répétitives, les plus pénibles. C’est en effet le cas aujourd’hui avec la multiplication des chatbots, mais on sait désormais  également que le périmètre d’action de l’intelligence artificielle ne se limitera pas à la réalisation des travaux les plus ingrats.

 

 

L’Intelligence Artificielle et la prise de décisions infaillible

 

Avec l’intelligence artificielle l’avenir est à l’infaillible, au zéro défaut. Du moins en théorie. Et il est vrai qu’il est difficile de dire le contraire quand on voit des chaines d’usines sortir des pièces parfaites, des fusées partir en orbites autant sous la poussée de puissants moteurs que de puissants calculs. Pour les RH on se met à rêver de solutions qui permettraient de recruter rapidement des collaborateurs en adéquation parfaite et immédiate avec un poste. Un rêve sur le point de devenir réalité grâce à l’analyse des traces que les différents profils laissent sur internet et le tri de ces données par une puissante IA…

…IA qui déjà aujourd’hui remplace l’homme dans la rédaction de certains documents administratifs ,via les services proposés par les innovations toujours plus poussées des Start-up de la nouvelle économie.

Faire appel à l’Intelligence Artificielle étant synonyme d’infaillibilité, la tentation pourrait être grande de vouloir l’utiliser pour remplacer les centres de décisions. Fini les dirigeants, les leaders, les managers, on recevrait alors des directives – forcément bonnes – via des machines, des logiciels ayant appris à ne jamais se tromper. En poussant encore plus loin le raisonnement on pourrait se dire que ce ne serait même plus la peine d’élire un gouvernement. Il nous suffirait de mettre à jour la grande AI républicaine  pour être sur de mettre le pays sur de bons rails. Il en serait de même pour toutes les différentes strat de décision: tous ceux qui nous dirigent, nous guident seraient remplacés par des disques durs incorruptibles et beaucoup moins onéreux (plus besoin de verser de primes, de stock options, de remboursement de notes de frais).

Sauf que décider n’est pas manager, et sans management difficile de faire accepter une décision sans qu’elle soit perçue comme arbitraire et ce même si elle peut s’avérer la meilleure possible. Dans les cas d’un  dirigeant la prise de décision est sans doute même la partie la plus facile du travail. Reste tout le processus de la mise en œuvre. Et dans ce cas qui est le plus apte à expliquer la décision, l’homme ou la machine ?

 

L’explication des décisions

 

Manager c’est aussi et surtout expliquer la décision, la contextualiser en rappelant le projet d’ensemble et en communiquant. Un dirigeant, un leader, un manager créé de l’adhésion autour du projet, de l’enthousiasme, et sait susciter la confiance de ses équipes. L’IA dans ces aptitudes serait plus performante que l’humain ? On peut en douter car les machines, si elles savent communiquer, ne savent pas transmettre autre chose que des données. La machine restera froide là ou l’humain saura utiliser la nuance pour atteindre ses objectifs. Il est donc faux de croire que plus la société se technicise, plus les processus et la technique prennent de l’importance, plus il suffira de commander aux « machines » pour que les relations entre les hommes soient régulées. Une société qui mobilise des processus automatisés de décision, aura toujours besoin d’un gouvernement humain pour arbitrer les conflits et entraîner les énergies. En effet, il ne s’agit pas uniquement de prendre une « bonne » décision pour garantir la réussite d’un projet.

 

Prendre la bonne décision

 

D’ailleurs, la définition même de la bonne décision est discutable. Une IA serait sans doute capable de prendre une bonne décision à un instant T mais saurait-elle en analyser les conséquences sur le long terme en tenant compte de toutes les parties prenantes, de toutes les interactions, de toutes les conséquences indirectes sur des facteurs extérieurs à l’objectif à atteindre ? La bonne décision ne devrait pas, en théorie, être froide et dénuée d’empathie.

L’histoire de l’humanité est pleine d’exemples d’absences d’empathie, de pays, d’entreprises, en apparence puissants mais laissant de côté tout ce qui ne sert pas ses aspirations de grandeur. Les façons de procéder sans discussions ni délibérations sont brutales et autoritaires. Laisser l’IA remplacer les centres de décision, les leaders, les managers, pourrait mettre de côté tout ce qui fait vraiment une bonne décision. Une décision qui atteint l’objectif d’être profitable au plus grand nombre.

 

Envie d’en savoir plus sur l’IA et ses applications directes ? Découvrez également notre article dédié à l’utilisation des chatbots en entreprise.

 

Transformation digitale