On observe – et ce depuis plusieurs années – une fulgurante montée des outils digitaux dans le domaine de la formation, au service du Blended Learning en plein essor.
La formation en ligne a longtemps été synonyme dans l’inconscient collectif de distanciation sociale, notamment du fait de l’individualisation de l’acte de formation et de la distance physique engendrée par l’intermédiaire de l’écran. Or, l’émergence en parallèle des réseaux sociaux a largement prouvé que l’interaction à distance pouvait être créatrice de lien social à condition de s’inscrire dans une démarche de partage actif.
Le Social Learning n’échappe donc pas à cette règle à travers sa capacité à augmenter l’interactivité dans les groupes d’apprenants en s’appuyant sur des outils qui génèrent la culture du social et facilitent l’apprentissage via la collaboration.
Le Social Learning : quèsaco ?
Le Social Learning désigne l’ensemble des dispositifs collaboratifs digitaux (chats, forums, blogs, plateformes et réseaux sociaux d’entreprise…) par lesquels un apprenant interagit avec son environnement dans le but de se nourrir de l’expérience de chacun. Que l’on soit apprenant ou formateur, l’accent est mis sur la capacité à s’enrichir mutuellement afin de décloisonner le partage de compétences et casser la barrière qui place les experts d’un côté et les personnes à former de l’autre. Ainsi, chaque acteur devient « sachant » dans son domaine mais surtout « transmetteur de savoir », encouragé à partager ses connaissances.
Selon le modèle d’apprentissage 70/20/10, 90% de l’apprentissage professionnel est de nature informelle, c’est-à-dire transmis de collaborateur à collaborateur sans que ces derniers soient forcément en condition de formation présentielle ou distancielle. Ainsi, seulement 10% de notre apprentissage effectif provient d’une approche formelle et structurée, encadrée par un formateur en classe ou en e-learning. Ce modèle tend donc largement à démontrer que nous apprenons de manière beaucoup plus efficace au travers d’interactions sociales et de nos expériences quotidiennes « on the job ».
Le digital s’avère ainsi une opportunité de taille pour mobiliser le plus grand nombre sans contrainte de présence physique en simultané, ce qui constitue un levier puissant au service d’une communauté apprenante de partage, dynamique et facilement mobilisable.
Le Social Learning : le digital humanisé au service de l’interactivité
Le Social Learning n’est pas seulement une tendance à suivre. Ce sont surtout de bénéfices nombreux qui doivent nous convaincre de l’adopter.
Tout d’abord, le Social Learning favorise le travail collaboratif et renforce le capital de compétences individuel et collectif. Échanger les uns avec les autres, mutualiser ses compétences, se questionner ensemble, sont des leviers d’apprentissage qui ont fait leurs preuves. Plus besoin de multiplier le nombre de formations individuelles, on apprend tous ensemble et tout le temps ! En combinant les codes des technologies sociales et ceux de la formation, on crée ainsi un cercle vertueux d’apprentissage collaboratif. Apprendre grâce à l’expérience des autres améliore fortement l’efficacité pédagogique et organisationnelle.
De plus, le Social Learning booste le taux d’engagement des apprenants. C’est bien connu, la beauté du voyage ne se résume pas à sa destination mais à la richesse du chemin parcouru ! Apprendre en tout simplicité, sans cadre stricte, sans créneaux fixes et sans en avoir l’impression…autant de facteurs qui augmentent la motivation des apprenants. Ces derniers ne sont plus seuls derrière leur ordinateur, passifs ou isolés dans l’acte pédagogique « top down ». Une expérience sociale nouvelle se met en place qui fusionne le temps de travail et le temps d’apprentissage au service d’apprenants désormais effectivement valorisés et activement mobilisés dans la réciprocité du partage de compétences.
L’idée du Social Learning n’est donc pas d’apprendre davantage mais surtout de mieux apprendre.
Le Social Learning : quelques conseils et mises en garde à propos des outils et techniques
Les outils digitaux participatifs se multiplient et dopent le potentiel du Social Learning : visioconférence, webinaires, classes virtuelles, applications collaboratives, forums, chats, réseaux sociaux… Il se révèle ainsi indispensable de prendre quelques précautions pour bien choisir les outils à mobiliser, les canaux à utiliser, les acteurs à embarquer… afin de tirer le meilleur parti du Social Learning et donner toute la valeur aux retours d’expérience.
Quels sont les sujets à aborder ?
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Identifier les sujets qui ont vocation à créer des communautés, dans le prolongement d’une action de formation ou pour faire vivre en continu le capital compétence en situation de travail.
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Envisager le Social Learning comme un moyen en soutien des actions engagées en présentiel ou en distanciel, et pas comme une finalité en soi.
Comment créer et faire vivre une communauté ?
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Cadrer son fonctionnement au départ et dans la durée (typologie et nombre des membres conviés, rôle dans son administration et animation, canaux de diffusion et de communication…).
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Instaurer les règles de partage en mode réseau pour impulser et développer la culture communautaire (définition du rythme des échanges au départ pour lancer le dispositif et inciter à interagir, mise en place de rdv réguliers thématiques pour soutenir les interactions et générer une volonté d’entraide durable, choix des moyens de transmission et d’acquisition des compétences qui stimulent et autonomisent les apprenants pour que la communauté puisse s’autoalimenter dans le temps…).
Pour ne pas conclure, il paraît donc évident que l’apprentissage social peut jouer un rôle déterminant dans une stratégie globale de montée en compétences qui se veut dynamique et efficace. S’affranchir des distances physiques et des silos organisationnels, c’est encourager à échanger et partager dans le seul but d’apprendre plus, mieux, partout et en continu.
C’est ainsi que le digital se transforme un levier puissant pour servir et faciliter le social.