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5 Pièges à éviter pour bien réussir votre formation

Une bonne formation dépend du contenu, de la forme et de l’animation.

S’attaquer au sujet de la formation est primordial dans le contexte actuel où nos métiers ne cessent d’évoluer, voire même de s’inventer : 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore ! La formation semble donc être incontournable pour réussir nos carrières de plus en plus nomades. D’ailleurs, 99% des Français estiment qu’il est important de se former en continu.  

Pourtant, en entreprise le mot formation ne déchaîne pas toujours les passions. Seulement 55% des Français estiment que les formations répondent à leurs attentes et 58% qu’elles sont suffisamment innovantes

Sur les épaules du formateur, repose en effet une responsabilité certaine : celle de réussir à éduquer les participants (ses stagiaires). Tout en relevant un challenge de taille : celui de réussir à animer sa formation et à la rendre intéressante. 

Car être expert en la matière ne saurait suffire pour être aussi un bon formateur. Comment réussir à trouver le bon équilibre entre enseignement et animation ? Comment délivrer les bons messages ? Comment ne pas louper sa formation ? 

Nous dressons pour vous aujourd’hui, la liste des 5 pièges à éviter lorsque l’on est formateur.

 

Piège 1 : Improviser 

Vous maitrisez sur le bout des doigts votre sujet, vous connaissez tous les tenants et aboutissants, avez bien en tête tous les chiffres, études … La tentation est grande de simplement arriver et dérouler toutes vos connaissances le moment venu. Pourtant, maîtriser son sujet ne permet pas d’éviter la case “préparation”, bien au contraire ! 

Pourquoi c’est un piège ? Ne pas prendre le temps de préparer sa formation, c’est risquer de se perdre dans ses propos et donc de perdre ses stagiaires également. C’est aussi perdre de vue la hiérarchisation des informations et les objectifs de votre formation. Enfin, cela amène souvent à se perdre dans le temps … et à perdre son audience. 

 

Nos conseils pour ne pas se faire avoir : 

  • Renseignez-vous sur votre audience. Une formation n’est pas une conférence, ce n’est pas non plus un cours magistral, vous devez vous adapter à vos stagiaires, comprendre leur niveau d’expertise sur le sujet pour pouvoir adapter le contenu de votre formation et comprendre quels sont leurs attentes pour y répondre au mieux. 

  • Définissez un but pédagogique et des objectifs. Où voulez-vous allez ? Sous quel angle allez-vous traiter le sujet ? Quels sont les points que les participants doivent avoir vus ? Quels sont ceux qu’ils doivent avoir retenus ? 

  • Dessinez un déroulé pédagogique. Ce document reprend vos objectifs de formation et vous permet de structurer votre pensée en “séquence”. Une séquence est égale à une idée et vous permet de balayer votre sujet. Pour chacune d’entre elles, prévoyez les grandes lignes de votre intervention, fixez-vous des sous-objectifs, un temps imparti ainsi qu’un support. N’hésitez pas à préparer des séquences “bonus” si vous êtes en avance sur le programme ou si vos stagiaires sont demandeurs de plus de détails sur l’un des sujets abordés.

  • Préparez votre (ou vos) support(s). Même si vous donnez régulièrement cette formation, n’hésitez pas à reprendre vos supports, à les enrichir avec de nouvelles études, des chiffres plus actuels, de nouvelles théories et à les adapter en fonction de vos stagiaires … 

  • Rendez-vous sur les lieux de la formation une dizaine de minutes en avance. Cela vous permet de vous installer et de mettre en place vos supports. De cette manière, vous gagnez du temps sur la formation et vous pouvez tester que tout fonctionne. Et, dans le cas où le rétroprojecteur, le son, le wifi, etc. ne fonctionnent pas, cela vous laisse le temps de trouver un plan B. Adieu aléas du direct. 

 

Piège 2 : Vouloir trop en faire 

Il s’agit là d’un des pièges les plus courants dans le monde des formateurs. Pourtant, en formation, l’adage “mieux vaut trop que pas assez” n’a pas sa place !  

Pourquoi c’est un piège ? Dans la pratique, en dire trop revient souvent à “noyer” son audience sous les informations … au risque qu’elle ne retienne plus rien ! Votre but est d’éviter à tout prix la surcharge cognitive, ce moment où le cerveau n’arrive plus à se concentrer sur les tâches qu’il a à faire.

 

Nos conseils pour ne pas se faire avoir : 

  • Soyez conscients des limites de votre audience
  • Appuyez-vous sur votre déroulé pédagogique. C’est dans celui-ci que vous allez pouvoir définir ce qui est de l’ordre de l’impératif, du secondaire et du bonus. 
  • Éviter de multiplier les détails … ainsi que les slides ! 

 

Piège 3 : Mal utiliser son support pédagogique

Qui dit “formation” dit souvent “présentation PowerPoint”. Sans vouloir critiquer ce support qui a ses nombreux avantages, il faut reconnaître que son utilisation presque automatique n’est pas toujours la plus judicieuse et la plus optimale. 

Pourquoi c’est un piège ? Ici, il existe en vérité deux pièges : celui de mal utiliser son support et celui de ne pas bien le choisir. Dans les deux cas, le résultat est souvent le même : endormir son audience en ne changeant jamais de rythme. 

 

Nos conseils pour ne pas se faire avoir : 

  • Mieux utiliser ses présentations PowerPoint. Avant de vous lancer à corps perdu dans la création de votre présentation, demandez-vous si celle-ci est réellement utile.  Si c’est le cas, alors respectez la règle d’or : une slide = une idée. En surchargeant vos slides, vous risquez surtout de faire peur à vos stagiaires et donc, de les perdre ! N’oubliez pas, une bonne présentation doit soutenir votre discours mais en aucun cas se substituer à vous.
  • Dynamiser vos formations : exercices, vidéos, images et pourquoi pas, si le contexte s’y prête, gifs. Voilà autant de moyens de capter l’attention de votre audience. 
  • Avoir un support adapté à vos propos et à vos activités. Cela vous permet non seulement de capter et de conserver l’attention de vos stagiaires mais en plus, de stimuler le travail collectif. Ainsi, si vous organisez un brainstorm, pourquoi ne pas utiliser Xmind ? Ou Kahoot! pour vos sondages et QCM ? Soyez curieux !  Il existe des centaines de logiciels et de supports qui vous aideront, à coup sûr, à dynamiser votre formation tout en remplissant vos objectifs. Chez ConvictionsRH, nous vous avons même préparé un petit panorama de ces outils.

 

Piège 4 : Oublier son audience 

L’un des risques quand on est formateur est d’oublier son audience. De dérouler sa présentation, de transmettre toutes les informations, sans forcément créer du lien avec et entre les participants. C’est pourtant là la grande valeur ajoutée de la formation : le collectif. 

Pourquoi c’est un piège ? En oubliant son audience, on transforme souvent la session en conférence. Il y a, d’un côté, le formateur, celui qui possède le savoir et transmet et de l’autre, les stagiaires passifs qui reçoivent les informations. Pourtant, la formation, c’est l’occasion d’un partage général de savoir, celui de l’animateur mais aussi celui des participants, qui ont sans aucun doute, dans leur vie professionnelle (voire personnelle), des exemples pouvant étayer les enseignements du premier. 

 

Nos conseils pour ne pas se faire avoir : 

  • Instaurez un climat de confiance, dans lequel chacun peut prendre la parole. Pour se faire et pour dépasser l’éternelle timidité de la première heure, utilisez des “jeux” pour que les stagiaires apprennent à se connaître entre eux, mais aussi à vous connaître. Être formateur ne vous prive pas de participer aux activités, bien au contraire ! De nombreuses activités permettent de briser la glace. On peut citer le jeu des “deux vérités et un mensonge”, où chaque participant note 2 vérités et un mensonge, le reste du groupe devant découvrir quelle est l’information erronée. On peut aussi répartir le groupe en plusieurs binômes qui doivent apprendre à se connaître, puis, chaque participant se charge de présenter son partenaire au reste du groupe.  

  • Donnez des règles claires : comment la parole doit-elle être prise ? À quel moment ? Si l’un des participants monopolise les débats, n’hésitez pas à mieux répartir les temps de parole, ainsi qu’à recadrer la discussion si elle s’éloigne un peu trop du sujet initial. 

  • Soyez disponible. Prenez le temps de répondre aux questions de vos stagiaires, même si vous êtes en retard sur le programme que vous vous étiez fixés. 

  • Choisissez le bon créneau. Nous n’avons pas la même énergie à 10h un lundi matin qu’un vendredi à 15h. Dans la mesure du possible, prévoyez donc les formations et séances théoriques le matin et gardez-vous les créneaux de l’après-midi pour les mises en situation et exercices pratiques. 

  • Faites des pauses régulières, toutes les 90 minutes au moins et même si vous êtes en retard. Mieux vaut perdre 10 minutes en faisant un break que perdre l’attention de l’ensemble du groupe. 

  • Soyez attentif à l’énergie de l’audience. Si vous sentez que vous perdez l’attention des participants, n’hésitez pas à mettre sur pause la formation et à organiser un petit jeu pour les redynamiser. Ces activités peuvent être très simples et très rapides à faire : demandez leur de changer de place, de se ranger le plus vite possible en ligne par ordre croissant du jour et mois de naissance, organisez une immense partie de pierre, feuille, ciseaux … 

 

Piège 5 : Clôturer sa formation de manière expéditive 

Souvent, par manque de temps, par fatigue, la fin de la formation est un peu expédiée … Pas de conclusion, pas de synthèse, des participants ou des formateurs qui quittent la pièce à toute allure … Pourtant, la fin de la séance fait autant partie de la formation que tout ce qui a été dit avant. 

Pourquoi c’est un piège ? La fin de la formation est un moment crucial pour les participants comme pour le formateur lui-même. En effet, cela permet de faire le point sur ce qui a été vu et de synthétiser le contenu, c’est aussi l’occasion de mesurer les acquis de vos stagiaires. Ce moment permet également aux plus timides de poser des questions et, de votre côté, c’est aussi le moment rêvé pour recueillir du feedback afin de vous améliorer. 

 

Nos conseils pour ne pas se faire avoir : 

  • Même si vous manquez de temps, concluez votre présentation

  • Mesurez les acquis de vos stagiaires à l’aide de QCM ou de petits exercices. 

  • Restez disponible juste après la fin de la formation. Une fois que la séance est finie, ne partez pas comme un voleur ! Adoptez une attitude ouverte pour encourager les dernières questions. 

  • Recueillez du feedback. Le feedback c’est la clé pour s’améliorer alors n’hésitez pas à prendre 5 minutes pour en demander aux participants. Cela peut se faire aussi bien de manière informelle, en demandant des retours à l’oral ou en sortant de la salle avec les derniers stagiaires,  comme beaucoup plus formelleen faisant passer un questionnaire. 

 

Une bonne formation dépend du contenu, de la forme et de l’animation. Avec ses conseils, nous ne doutons pas de la réussite de vos prochaines sessions ! Bon courage ! 

 

 

Sources : Dell x l’Institut pour le futur et Harris Interactive pour le CNAM

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