Après une première interview de Frédéric Moreau, manager au sein du cabinet Convictions RH, publiée le 04 juin 2015 sur le blog, décidément les certitudes volent en éclat dans une société en mutations. Si l’on entend parler de réinvention depuis quelques années, Convictions RH nous en propose des tribunes éloquentes.
To or not to be RH?
Conduite du changement ou de la transformation ? Projet d’entreprise ou entreprise de projets ? Telles sont les questions à se poser aujourd’hui, sous-tendues par une quête de sens qui nous interpelle tous, femmes et hommes au service de l’économie et du rayonnement de notre pays.
RH, un cap à définir
Les organisations publiques conduisent leur stratégie en lien avec les objectifs et contraintes fixés par leur tutelle. Aux présidents et directeurs-généraux de décliner, à travers une feuille de route, ces orientations non négociables, et de veiller à les décliner auprès de chacun de leurs collaborateurs. À la barre, ils donnent le cap, empannent et changent d’amure, virent de bord et adaptent leur organisation et leurs allocations de ressources aux forces du vent. Véritables capitaines de catamaran, ils suscitent cette adhésion collective pour atteindre le cap et l’échéance fixés. Lesquels éléments, nous l’avons déjà lu, sont désormais incertains et intangibles. Il convient donc que chacun puisse comprendre les variations de trajectoire. Fluctuat net mergitur. N’en déplaise aux réformateurs.
Une capitainerie RH à construire
Néanmoins pour s’allier l’énergie de leurs Nautes, ces dirigeants doivent non seulement décrire, poser, projeter mais surtout personnifier un projet d’entreprise qui intègrera les missions régaliennes inhérentes à leur structure, et les actions à prioriser. Pour exprimer ce temps des « Copains d’abord », cette nécessaire solidarité, le dirigeant, son DRH – qui porte la responsabilité de fédérer, et les acteurs des instances décisionnaires, devront identifier une organisation en mode projet, qui listera les contraintes de budget, de temps, de ressources (humaines, techniques et financières). Ce collectif de direction dédié à la gestion du portefeuille de projet sera piloté et animé, rythmé à fréquence régulière, pour que chacun puisse lofer, choquer, naviguer dans l’axe du vent, sans perdre de vitesse.
Un équipage à fédérer
Auparavant, le caractère immuable et permanent des entreprises publiques n’invitait pas une organisation, un collectif de femmes et d’hommes embarqués sur un même catamaran, à ces figures imposées. À présent, il s’agit pour chacun de prendre le destin de sa structure, et par conséquent sa destinée, en main. Pour que cela soit audible et visible, chacun doit trouver un sens à l’initiative qu’il va susciter, que celle-ci s’inscrire dans un ensemble d’actions comprises et partagées, cohérentes et pertinentes, ambitieuses et réalistes, qui créent de la valeur, réunies. « Il faut créer quelque chose ensemble, pour arriver, ensemble, à un nouveau point d’étape. Tout le monde doit être aligné et suivre une approche structurée. Le dirigeant, et son DRH en particulier, permettront cette construction par cercles concentriques », précise Frédéric Moreau et il est question, une fois encore, de courage managérial et d’une volonté à transmettre. « On est loin du vœu pieux, l’exercice implique des réalisations concrètes et vérifiables, traçables ; il se traduit par un projet global composé d’une multitude de scenarii, projets ou actions, qui assureront sa réussite, selon un rétro-planning clairement élaboré et un dialogue engagé et permanent, qui favorisent la transversalité et les ajustements ». Chaque collaborateur est l’un des acteurs qui contribue à cette transformation, avec cette conscience aiguë, dès le départ, que les scenarii évolueront en cours de navigation. Certains projets dévoileront leurs limites et seront remplacés. D’autres actions, en revanche, mériteront qu’une attention particulière leur soit accordée. Et Frédéric Moreau de conclure « Les convictions valent plus que les certitudes ».
A ne pas oublier avant d’embarquer
Une croyance néanmoins : un projet d’entreprise, qui se décompose ainsi, doit être symbolisé. Formalisé. Incarné par des « totems » à 3 ou 5 ans, ces réalisations qui n’existent pas aujourd’hui et qui symboliseront le futur de l’organisation publique. Lancé à l’occasion d’un événement qui sensibilise, qui va l’ancrer, et lui conférer un sentiment d’appartenance et de fierté d’y contribuer. Il s’agit d’une aventure à partager, avec une figure de proue qui dirige, qui a identifié les risques et invite chacun à les matérialiser pour embarquer sur une route « sur-mesure » et singulière. Dans cette configuration, la culture de l’échec et du rebond constituera l’une des bouées à ne pas négliger avant d’embarquer. Car une idée qui s’interrompt, une action qui freine plus qu’elle ne permet de larguer les amarres, un projet constitutif du projet d’entreprise qui se révèle contraignant, ne doivent pas être vécus comme des erreurs. Plutôt comme des atouts pour progresser, et virer de bord avec brio.
Projets d’entreprise, ou entreprise de projets qui mobilise toutes les énergies, convictions qui libèrent ou certitudes qui entravent ? À vous de choisir. Convictions RH vous accompagne.